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Le boléro, origines, rythmiques

Le boléro

Aujourd'hui, on différencie clairement le boléro cubain di boléro espagnol, bien que leurs histoires ne soient peut-être pas si indépendantes.

I- Le Boléro espagnol

a - Les origines

Le boléro espagnol est une dans dont les origines semblent remonter au XVIIème ou XVIIIème siècle selon les musicologues. Elle se développa particulièrement en Andalousie. L'historien espagnol Juan Antonio de Iza Zamacola y Ocerin indique dans une étude publiée en 1799 que cette danse est un dérivé de la seguidilla. D'autres le lient avec le Fandango. La première trace écrite du mot "boléro" est trouvé dans la saynète " La hosteria del bien gusto" (1773) de Ramon de la Cruz. Il comprend 3 parties dites coplasou mudanzas qui sont répétées 3 ou 4 fois selon la région ou le maître de danse.Les danseurs marquent la fin de chaque section par un bien parado (position statique). Il peut être exécuté seul, en couple ou par plusieurs couples.

En 1780, Sebastian Lorenzo "Maestro Requejo" Cerez, maître à danser de Charles III, enrichit la forme primitive du boléro et en codifie les mouvements. Anton Boliche participe également à l'évolution de cette danse. Le boléro espagnol devient alors une danse de bal et de théâtre. Elle devient rapidement une danse populaire. Juan Jacinto Rodriguez Calderon lui consacre un ouvrage complet. La bolerologia o cuadro de las escuelas del baille boléro, tales cuales eran en 1794 y 1795, en la Corte de Espana en 1795. Il y fustige la multiplication des écoles de boléro et leur tendance à négliger la bienséance.

La danse de style calme et noble comprend 5 figures:

Le Paseo (promenade), la traversia (premier changement de place), la diferencia (deuxième changement), la finale (retour à la place initiale), et le bien parado (attitudes étudiées et poses conclusives). Les pas traversia, diferencia et finale forment les pasadas (passages).

b - Étymologie du mot "bolero"

L'origine étymologique du mot reste incertaine.L'hypothèse la plus vraisemblable indique qu'il viendrait du surnom "volero" (le danseur volant), donné à Sebastian Lorenzo Cerezo. Pour certains, l'appellation fait plutôt référence à "bola" (boule) pour désigner le chapeau rond que portaient les andalous. D'autres y trouvent la racine "volar" (voler) à cause des sauts que comporte cette danse, et la légèreté de son exécution.

c - Musicalement

La partition la plus ancienne de boléro qui a été retrouvée est Todo auquel que no sepa, publiée dans l'Arte de tocar la guitare espanola pro musica par fernando Ferandiere en 1799.

La musique qui accompagne la danse du boléro espagnol possède une signature rythmique en 3/4. Elle est jouée à tempo modéré.

L'ensemble instrumental qui supporte le chant, à caractère romantique, et divisé en vers de 5 à 7 syllabes, est composé de castagnettes et parfois d'une guitare et d'un tambour basque. Le rythme des castagnettes , qui débute en anacrouse sur la dernière croche, est le suivant :

Castagnettes

Le boléro de type espagnol le plus connu est sûrement celui de Ravel. Il faut cependant noter que sa rythmique a été modifiée par rapport à l'original :

Rythme du Bolero de Ravel

II-Le Boléro cubain

Le Boléro espagnol fut amené à Cuba à la toute fin du XVIIIème siècle par les colons espagnols. On en trouve mention dans le Papel Periodico de la Havane dès Juillet 1792. Esteban Pichardo indique dans son dictionario provincial cadi razonado de voces y frases cubanas que dès 1836, on peut noter une différence dans la manière de danser le boléro. En Espagne, c'est avant tout une danse chorégraphie pour 1 ou 2 couples alors que sur le sol cubain, cela devient une danse populaire pour 4 à 8 couples et parfois plus. Pour marquer cette différence, la danse réservée aux bons danseurs garde son nom de boléro, alors que la danse populaire insulaire est appelée boléra.

Quand en Espagne, la musique n'était que secondaire (support pour la danse), les 2 éléments prennent autant d'importance à Cuba. La variante cubaine va s'enraciner à tel point que rapidement, seul le nom boléro va rester pour la désigner.

Dans les années 1840, Le boléro joué à Cuba subit une transformation rythmique. Au lieu de garder la signature rythmique du boléro espagnol (en 3/4), il adopte une signature en 2/4. En 1860, on peut noter la disparition des dernières influences espagnoles. A partir des années 1870, la plupart des morceaux incluent le rythme du cinquillo dans la mélodie, souvent combiné au tresillo. Rythmiquement, il sera alors assez proche de la Habanera et du Danzon. Certaines mélodie de Boléro sont même intégrées dans des Danzones.

Cinquillo

Dans les années 1880; les trovadores de Santiago de Cuba commencent à intégrer ces boléros dans leur répertoire. Parmi ces musiciens, José Pépé Sanchez synthétise le mieux les caractéristiques de ce genre. Bien que les boléros aient évolués et existé avant lui, son morceau Me entristeces, mujer (populairement connu sous le nom de Tristeza) composé en 1883 (certains disent 1885) est considéré comme le premier boléro cubain. Il comprend un accompagnement musical dit "classique" avec une guitare et des percussions mineures. Dans les années 1890, les boleristas sont nombreux dans l'Oriente.

Pepé' Sánchez

Il faut ici noter que les origines du boléro telles que présentées dans ce qui précède sont discutées. Nombre de musicologues considèrent qu'il n'y a musicalement aucune relation entre boléro espagnole et boléro cubain. Ils pensent que le nom boléro aurait pu être donné par des trovadores à leurs compositions pour les différencier de l'existant musical, les considérant plus nouvelles ou originales. Ces innovations seraient basées sur le cinquillo déjà présent dans l'oriente cubain qui distingue alors le boléro des autres formes musicales de la région orientale. La structure du boléro se fige peu à peu : 2 parties de 16 mesures séparées par une partie instrumentale, souvent jouée à la guitare, que l'on appelle pasacallo.

Natalio Galan indique que ce pont instrumental est le pendant du pasacalle dans le boléro espagnol. Il peut être joué en mineur comme en majeur. Parfois, une partie mineure alterne avec une autre majeure ou inversement.

Sous cette forme, il ne partage plus que le nom de boléro espagnol.

Au début du XIXème siècle, les trovadores santiaguero Antonia Gumerindo "Sindo" Garay y Garcia, Alberto Villalon Morelas et Rosendo Ruiz Suarez transportent le boléro à la Havane. Des variantes voient le jour comme la Criolla-boléro ou la Cancion-Bolero. Dans la capitale, le boléro connait une grande popularité. Par exemple, en 1906, le teatro Alhambra accueille le spectacle El triunfo del bolero (le triomphe du boléro).

Bien que le Son relègue le Boléro au second plan des années 1920, celui-ci continue d'évoluer. La guitare, principal instrument d'accompagnement du chant, s'efface au profit du piano. Compositeurs et pianistes déplacent le rythme du cinquillo vers l'accompagnement (main gauche du pianiste).

D'autre part, ils utilisent en guise de paroles, les vers de poèmes connus. Ainsi, la ligne mélodique s'adapte au rythme propre des textes, devient plus fluide et se détache du rythme imposé par le cinquillo. Oscar Hernandez Falcon est le premier à proposer une chanson dans laquelle ce rythme n'est presque plus présent dans la mélodie, avec Ella y yo (1916), basé sur les vers d'Urrico Albanedo.

Eusebio Delfin Figueroa choisit le tresillo au détriment du cinquillo dans "Y tu que has hecho "(1921). Nilo Menendez utilise les vers d'Adolfo Utrera pour sa chanson Aquellos ojos verdes (1929). Ce titre amplifie les possibilités mélodiquesjusqu'alors proposées par le boléro.

Avec l'émergence des sextetos en septetos de Son, la variante Bolero-Son (première partie en boléro suivie d'une seconde en son) voit le jour. Le premier exemple est Lagrimas negras de Miguel Matamorosos en 1929. Grâce à la radio, le boléro est diffusé dans toute l'île. Suite à l'introduction de nouveaux instruments dans les conjuntos (notamment dans le conjunto d'Arsenio Ruiz), le boléro continue son évolution en intégrant de nouveaux instruments mais sans jamais perdre son identité.

Trio Matamoros

Bien qu'entré au Mexique dès la fin du 19ème siècle par la péninsule du Yucatán, le Bolero y connaît un grand succès à partir des années 1930, notamment grâce à Ángel Agustín María Carlos Fausto Mariano Alfonso Rojas Canela del Sagrado Corazón de Jesús Lara y Aguirre del Pino, Pedro Vargas ou Gabriel 'Javier Solís' Siria Levario. Cuba et le Mexique seront les 2 plus grands pôles d'influence du Bolero.

Grâce à des titres comme Aquellos ojos verdes (1929) de Nilo Menéndez, Bésame Mucho (1941) de Consuelo Velázquez Torres, Quizás, quizás, quizás (1947) d'Osvaldo Farrés, diffusés à la radio, dans les films et à la télévision, le Bolero connaît un succès en Amérique latine (République Dominicaine, Puerto Rico, Colombie, Équateur, Pérou, Chili, Vénézuela...) et dans le monde dans les années 1930 et 1940. Il inspire de nombreux musiciens comme, par exemple, Jean 'Django' Reinhardt avec Bolero (1937) ou Nathaniel Adams 'Nat King Cole' Coles qui reprendra de nombreux Boleros. Parmi les nombreuses figures du Bolero de cette période, on peut citer le mexicain Agustín Lara, le portoricain Rafael Hernández, la cubaine Olga 'la reina del Bolero' Guillot ou le célèbre Trío los Panchos, qui se forme à New-York en 1944.

Nilo Menéndez

Dans les années 1950, avec l'apparition du Filín qui puise son inspiration dans le Bolero, d'autres combinaisons nouvelles apparaissent : Bolero-Beguine, Bolero-Mambo(dont Maximiliano Bartolomé 'Benny' Moré Gutiérrez est l'une des plus grande figures), Bolero-Chá (dont un représentant est Belisario López Rossi), Bolero ranchero (mélange du Bolero cubain et de la Ranchera mexicaine créé au Mexique), Bolero moruno(mauresque aux accents gitans et hispaniques et à la saveur du Cante Jondo), Bolero-Tango, Bolero rítmico, Bolero Afro, Bolero tropical ou Bolero gitano. On peut penser que le Bolero a survécu à tant de décennies grâce à toutes ces variantes qui l'ont gardé au goût du jour.

À partir du milieu des années 1960 et durant les années 1970, le Bolero perd de sa popularité. Il est supplanté par les chanteurs romantiques aux ballades Pop influencées par les sons que l'on trouve aux USA. Le Bolero n'en vient pourtant pas à disparaître. Dans les années 1980, il retrouve un peu de succès sous la forme du Bolero-Shake ou du Bolero-Rock. Dans les années 1990, le Bolero-Salsa voit le jour et Máximo Francisco 'Compay Segundo' Repilado Muñoz propose un Bolero-Blues. L'album Romance (1991) du chanteur mexicain Luis Miguel rassemble des Boleros populaires et fait redécouvrir ce genre musical à l'Amérique latin. Les chanteurs Guadalupe Pineda, Alejandro Fernández Abarca, Carlos Alberto 'Charlie Zaa' Sánchez Ramírez, Edith Márquez Landa, Cristian Sainz Valdés Castro, María de los Ángeles de las Heras 'Rocío Dúrcal' Ortiz ou José Manuel Mijares Morán participent de la même façon à cette résurrection du Boleroen "recyclant" d'anciens morceaux ou en les adaptant sous forme de Salsa romántica.

Aujourd'hui, Cuba organise chaque année le festival international Boleros de Oroqui rassemble les amateurs de cette musique.

III-À écouter

Quelques titres de Bolero :

  • Tristeza (1883) de 'Pepé' Sánchez - Bolero

  • Quiéreme mucho (1911) de Gonzalo Roig - Criolla-Bolero

  • Lágrimas negras (1929) de Miguel Matamoros - Bolero-Son

  • Perfidia (1939) d'Alberto Domínguez Borrás - Bolero

  • Bésame Mucho (1941) de Consuelo Velázquez Torres - Bolero

  • Quizás, quizás, quizás (1947) d'Osvaldo Farrés - Bolero

  • Dos gardenias (1947) d'Isolina Carrillo - Bolero

  • Historia de un amor (1955) de Carlos Eleta Almaran - Bolero

  • Camarera del amor (1957) chanté par Maximiliano Bartolomé 'Benny' Moré Gutiérrez - Bolero-Mambo

IV-Les rythmes

Aujourd'hui, la rythmique du Bolero est le plus souvent répartie entre les congas, les maracas et le guïro créant un rythme monotone :

LIEN DE REFERENCE:

http://www.juliensalsa.fr

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